Risques associés aux régimes de retraite au Canada : pérennité, réduction des risques et plus de diversification
Depuis la crise financière mondiale de 2008, les régimes de retraite du Canada progressent lentement vers un retour à la pleine capitalisation. En 2018, le ratio de solvabilité médian d’Aon a franchi le seuil des 100 % pour la première fois en plus d’une décennie, avant de retomber à 95,3 % à la fin de l’année en raison de la baisse des rendements obligataires et de la volatilité des marchés boursiers.
Avec la volatilité des marchés en 2018, ou peut-être comme conséquence directe, nous avons constaté une forte augmentation du nombre de promoteurs de régimes qui prennent des mesures visant la pérennité comme objectif à long terme.
En effet, les promoteurs de régimes ayant un plan à long terme identifient la pérennité, c.-à-d., avoir un niveau abordable de cotisations avec une faible volatilité, comme leur principale stratégie pour atteindre leurs objectifs à long terme (53 %).
Le volume d’achat de rentes parmi les promoteurs du secteur privé a été plus faible que prévu, compte tenu que la plupart des régimes auraient dépassé le seuil d’un ratio de solvabilité de 100 % en 2018, ce qui est une bonne approximation des coûts de terminaison d’un régime. Il s’agit d’un domaine où la surveillance des risques, la longévité et les objectifs à long terme sont particulièrement importants.
Les stratégies de réduction du risque sont toujours d’actualité
Conformément aux tendances de 2017, les promoteurs du secteur privé privilégient l’achat de rentes pour éliminer le passif, 14 % d’entre eux y ayant donné suite et 26 % prévoyant le faire.
Dans les deux secteurs, public et privé, le nombre de promoteurs envisageant de couvrir le risque de longévité a baissé au cours des deux dernières années, diminuant de 9 % pour les promoteurs du secteur privé et de 21 % pour ceux du secteur public. Même si les intentions de couverture du risque de longévité semblent faibles, nous prévoyons que la situation changera au cours des prochaines années, une fois que les promoteurs de régimes auront effectué un cycle d’évaluation avec la nouvelle échelle de projection MI-2017 et qu’ils commenceront à se concentrer sur l’incertitude inhérente aux hypothèses futures, plutôt que sur les hypothèses actuelles de mortalité.
Plus de diversification pour une meilleure protection
Du côté des placements, les promoteurs de régimes cherchent une plus grande diversification afin de mieux protéger leurs portefeuilles. Les tendances à la diversification et à l’utilisation de solutions mondiales en matière de placements se sont encore manifestées dans les réponses au sondage de cette année, les placements alternatifs non liquides et les biens immobiliers étrangers présentant un intérêt particulier.
Les promoteurs abandonnent lentement les catégories d’actif traditionnelles au profit d’autres options, en particulier les actions étrangères, l’immobilier et les placements alternatifs non liquides (comme les placements privés, les infrastructures et les autres biens immobiliers). La faiblesse des taux d’intérêt a également poussé certains promoteurs de régimes à chercher des stratégies permettant d’obtenir de meilleurs rendements, car nous constatons une volonté d’augmenter l’exposition au risque de crédit dans leurs portefeuilles de titres à revenu fixe, notamment par le biais d’une augmentation de l’exposition aux obligations génératrices de rendement (22 %) et aux obligations de sociétés (13 %).
Déléguer ou non
Avec les marchés qui deviennent plus complexes et les solutions de placements de plus, en plus sophistiquées, il n’est pas surprenant que les promoteurs de régimes se tournent vers ces solutions et délèguent une partie, sinon la totalité, des fonctions de placement à un fournisseur externe. Par exemple, 43 % impartissent déjà la surveillance des gestionnaires d’actifs et 31 % disent qu’ils sont très ou assez susceptibles de le faire.
L’intérêt à aller de l’avant avec des solutions déléguées en placement suit une trajectoire ascendante comparativement au sondage de 2017, à l’exception de légères baisses dans la mise en œuvre d’un plan de réduction des risques, de la répartition tactique de l’actif et des stratégies de couverture.
Mettre l’accent sur le risque
Il existe un seuil de coût au-delà duquel les promoteurs ne sont pas disposés à couvrir les risques associés aux régimes de retraite. Le changement d’attitude le plus notable depuis le dernier sondage concerne ceux qui ont déclaré qu’ils ne couvriraient pas leurs risques. La proportion de ceux qui ne sont pas disposés à se couvrir a diminué dans les quatre catégories de risque, trois des quatre catégories (inflation, taux d’intérêt, devises) affichant des réductions de 6 % ou plus.
Il s’agit d’un changement d’attitude important qui, s’il se poursuit, entraînera une augmentation du temps et des efforts consacrés à l’élaboration de politiques de couverture appropriées.
Pour avoir accès au Rapport sur les risques associés aux régimes de retraite - résultats canadiens, cliquez ici.