Nederlands | Français Belgium

Les méthodes cruelles du terrorisme moderne : le marché des assurances s’adapte et innove

 

Comment protéger votre entreprise contre le terrorisme ? Ce n’est pas chose aisée, d’autant plus que le terrorisme moderne est plus cruel et imprévisible que jamais. Les nouvelles pratiques rendent difficile une évaluation correcte des risques par les entreprises, et a fortiori leur limitation et une approche préventive. Les solutions d’assurance standard offrent généralement une protection contre l’impact financier d’un attentat, en mettant l’accent sur les dommages « traditionnels » occasionnés aux bâtiments et sur l’interruption des activités qui s’ensuit. Le marché des assurances comble à présent ce retard avec le développement de nouveaux produits.

Terrorisme moderne : nouveaux modèles, menace accrue
Les terroristes des années 70 et 80 visaient surtout à provoquer un préjudice matériel et économique, dans le but d’exercer une pression sur les gouvernements. Les attentats du 9/11 ont constitué un tournant et ont marqué le début d’une nouvelle évolution. « Les terroristes veulent aujourd’hui faire autant de victimes que possible. Les attentats de Paris et de Bruxelles constituent de bons exemples de ces nouvelles pratiques », déclare Ann Cremers, Senior Property Manager.
Une autre tendance en matière d’attentat s’avère être celle du « loup solitaire » comme nous avons vu à Nice, Berlin, Orlando, Stockholm, Londres et Istanbul. Des attentats exécutés, l’un après l’autre, par des individus qui, le plus souvent, ne font pas partie de grands réseaux et agissent sans aide extérieure. Ces attentats provoquent généralement moins de dommages matériels, mais sont tout aussi mortels que le terrorisme de masse.

L’impact du terrorisme moderne sur l’entrepreneuriat
Ces nouvelles méthodes obligent les entreprises à adapter leur évaluation des risques. Le secteur des assurances doit suivre également. Les assurances traditionnelles contre le terrorisme protègent surtout des dommages matériels et des pertes financières résultant de l’interruption des activités qui s’ensuit. Il est donc grand temps que les entreprises ainsi que les assureurs opèrent un rattrapage.

L’attaque du centre commercial Westgate à Nairobi (2013) a tué 67 personnes et provoqué pour 78 millions de dollars de dommages. Une grande partie des dommages matériels a été la conséquence directe de l’intervention des forces armées kényanes. Les dommages causés par les services de police ou de sécurité doivent être ajoutés à la couverture.

Les nouvelles méthodes qui visent à faire un maximum de victimes contraignent également les entreprises à réviser leurs plans d’urgence et d’évacuation. « Les groupes terroristes tels que l’IRA en Grande-Bretagne ou l’ETA en Espagne avertissaient souvent, dans le passé, de l’imminence d’un attentat. Cela permettait aux entreprises d’évacuer leur personnel (et leurs clients) et d'éviter un bain de sang », déclare Ann Cremers. « Aujourd’hui, une évacuation semble exposer davantage les collaborateurs et les clients à la menace. Les terroristes attendent souvent les services de secours, ou les citoyens qui s’échappent, aux endroits stratégiques »

 

« Certaines des entreprises ayant répondu le plus efficacement aux récents troubles et attentats terroristes sont celles qui ont des plans et qui les mettent en pratique. Lorsque des attentats se sont produits en Afrique du Nord, à Paris ou en Belgique, elles avaient des plans et les avaient répétés, savaient quoi faire et leurs collaborateurs savaient également quoi faire. »
Julia Graham, Technical Director, Airmic

 

L’approche intégrée
La forte progression des cibles « vulnérables » telles que les bureaux de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, la salle de concert du Bataclan, le night-club Reina à Istanbul ou le marché de Noël de Berlin a pour effet que certaines personnes ne se sentent plus en sécurité nulle part. « La menace terroriste doit toujours être analysée dans le cadre d’un programme de gestion des risques intégré. Les assurances ne sont qu’une partie de la solution. Des mesures de précaution strictes et des procédures adaptées aux situations d’urgence peuvent en effet éviter une grande détresse », ajoute Ann Cremers. « Le secteur, tant les courtiers que les assureurs, est de plus en plus apte à évaluer la menace et à traduire cette évaluation dans de nouveaux produits d’assurance qui peuvent être mis en œuvre pour couvrir les conséquences d’une attaque terroriste ».

Solutions innovantes en matière d’assurance
Les solutions innovantes dans le marché des assurances se concentrent surtout sur les conséquences purement financières pour l’entreprise, sans qu’un dommage matériel soit nécessaire.

Le produit « Threat » (Menace) couvre la perte de revenus suite à une pure menace entraînant une évacuation, un confinement ou une interdiction d’accès au site, sans qu’il doive y avoir un dommage matériel effectif.

En tant qu’entreprise, vous pouvez également vous assurer contre le dommage ou la responsabilité qui résulte d’une attaque par un « Lone Wolf » (Loup solitaire), occasionnant souvent des morts et des blessés. Nous pensons notamment, à cet égard, aux dommages matériels, aux pertes d’exploitation, aux coûts en termes de relations publiques, aux frais médicaux ou aux honoraires de psychiatre.

Une autre nouveauté est la notion de « Loss of Attraction ». Supposons que vous exploitiez un hôtel situé à proximité d’un haut-lieu touristique. Lorsque des terroristes attaquent ce site, en tant qu’exploitant de l’hôtel, vous ne subissez pas de dommages matériels mais bien des pertes de revenus car les touristes désertent d’autant plus la région. Cette perte de revenus peut également être assurée ! Ce produit peut également être adapté dans un environnement éducatif ou industriel, où le « site d’attractivité » identifié au préalable peut être un aéroport ou une gare par exemple.

En résumé, malgré la rapidité avec laquelle les récents attentats et menaces se succèdent, le marché des assurances s’adapte à un rythme rapide, avec de nouvelles solutions pour les nouveaux besoins et risques.