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Le « Derisking » des fonds de pension arrive en Europe


Selon les résultats de l’enquête « Global Pension Risk Survey 2011 », « dérisquer », ou annihiler le facteur risque, est devenu une priorité à travers l’Europe, et la moitié des répondants souhaitent parvenir à un certain niveau économique qui permettrait à leurs régimes d’être autonomes.

En outre, une tendance que l’on pourrait qualifier de réaliste se dégage ; en effet, cinq fois plus d’entreprises interrogées qu’en 2009 (année où a été réalisée la dernière enquête) ont déclaré qu’elles envisagent maintenant le pilotage de leur régime à un horizon de 20 ans. L’enquête a également mis en évidence le fait que les employeurs ont conscience qu’ils devront assumer les coûts liés à la retraite : plus de la moitié de ces derniers prévoient de financer le déficit par le seul biais de cotisations patronales.


Les autres conclusions clés : 

  • On dénombre moins d’intentions de changer de régimes : ceux qui souhaitaient modifier leurs plans l’ont déjà fait, les autres cherchent à maintenir leurs plans et prendront à leur charge les frais engendrés.
  • Dans un grand nombre de pays, la définition de l’avantage et notamment les règles d’évolution jouent un rôle clé, en particulier lorsque les risques peuvent être pilotés, comme par exemple pour le choix du niveau d’indexation des rentes.
  • La prise de risque se fait de manière plus sophistiquée que par le passé : les employeurs se tournent vers des catégories d'actifs alternatifs afin de bénéficier de revenus plus importants, tout en courant moins de risques et de dérive des taux d’intérêt.
  • Il reste cependant du chemin à parcourir pour que les instruments de couverture soient plus massivement utilisés : 25 % des entreprises sondées n’ont pas de politique officielle en matière de taux d’intérêt ou de couverture d’actifs face aux risques d’inflation.
  • La couverture du risque lié à la longévité est de plus en plus prisée, en particulier aux Pays-Bas qui semblent emboîter le pas du Royaume-Uni.

 

Matt Wilmington, responsable des services de la gestion des risques pour Aon Hewitt au sein de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) analyse : « Les fonds de pension européens se sont relevés du choc psychologique provoqué par les évènements de 2008 et 2009, mais pas du choc économique. Les résultats de l’enquête 2011 nous apprennent que la priorité est donnée à l’obtention d’un résultat favorable plutôt qu’à la recherche d’un calendrier favorable. Les employeurs se sont rendu compte qu’ils ne peuvent pas faire disparaître d’un coup de baguette magique leurs fonds de pensions à prestation définie existants. Ils ont cependant compris qu’en définissant avec soin leurs objectifs et la façon de les atteindre, ils seront en mesure d’éliminer une partie des risques de leurs plans, et cela, de manière cohérente et structurée.

En Europe continentale, la capacité d’offrir des avantages «sur mesure» s’avère être une soupape de sécurité efficace pour les employeurs en matière de réduction des coûts, mais également pour les employés qui voient leurs plans à prestation définie réduits, fermés ou gelés. À cet égard, les législateurs de nombreux pays européens ont fait preuve de plus de bienveillance que, par exemple, leurs confrères du Royaume-Uni. L’acceptation qu’un besoin de financement accru de la part des employeurs est nécessaire, associée à une stratégie intelligente de gestion des risques pourrait être la clé du problème des régimes de retraite à prestation définie, lesquels représenteraient alors une difficulté moindre en Europe que pour le reste de la planète. »


Investir en Europe

En ce qui concerne les questions relatives aux investissements, il est clair qu’il existe certains domaines où les fonds européens pourraient encore s’améliorer (LDI, politique de couverture). L’enquête révèle que plus d’un quart des répondants n’ont aucune politique de couverture liée aux risques de taux et d’inflation, soit deux types de risques majeurs pour la gestion de nombreux fonds. Dans l’état actuel des choses, il semblerait que le marché européen dans son ensemble a eu tendance à se concentrer sur les actifs et a négligé les passifs financés par ces actifs.

Selon Andrew Tunningley, directeur du département de conseil en gestion d’actifs au niveau mondial chez Aon Hewitt : « L’enquête confirme ce qu’a démontré notre récente collaboration avec des clients à travers l’Europe. Au cours des derniers mois, nous avons assisté à une hausse des opportunités pour les fonds de pension qui cherchent à gérer de manière plus active leurs actifs et leurs passifs au sein de leur portefeuille. Les fonds se diversifient et de nouvelles opportunités alternatives de gestion d’actifs se présentent maintenant. En outre, on dénombre un plus grand nombre d’approches spécifiques liées à l’utilisation de hedge funds et private equity. L’enquête révèle également une demande croissante pour une approche plus cohérente de la gestion des risques sur plusieurs pays. Cela transparaît de plusieurs façons, mais surtout dans des approches telles le « pooling » ou la mise en place de plans transfrontaliers. Ces approches étaient considérées comme trop difficiles à mettre en place il y a quelques temps, mais les mentalités évoluent et le besoin en matière de conseil est de plus en plus grand.»

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